LA PURET\u00c9 QUI EST \u00c0 NOTRE PORT\u00c9E<\/p>\n
N\u2019est-ce pas un th\u00e8me de nature \u00e0 nous inqui\u00e9ter que celui de la puret\u00e9\u00a0? Les plus fervents d\u2019entre nous h\u00e9siteraient \u00e0 se d\u00e9clarer purs, surtout quand ils lisent dans l\u2019\u00c9criture\u00a0: \u00ab\u00a0Dieu, m\u00eame \u00e0 ses saints, ne fait pas confiance, et le ciel n\u2019est pas pur \u00e0 ses yeux\u00a0\u00bb (Job 15,15). Toutefois, je remarque que ces mots, pleins de pi\u00e9t\u00e9 revendiqu\u00e9e, sont mis dans la bouche d\u2019\u00c9lifaz de T\u00e9mane, le premiers des amis de Job d\u00e9cid\u00e9s \u00e0 lui remontrer qu\u2019il a s\u00fbrement m\u00e9rit\u00e9 ses malheurs. Or, Dieu en jugera autrement \u00e0 la fin du r\u00e9cit. Et le Christ nous d\u00e9clare aujourd\u2019hui\u00a0: \u00ab\u00a0Mais vous, d\u00e9j\u00e0 vous voici purifi\u00e9s par la parole que je vous ai dite\u00a0\u00bb (Jean 15,3).<\/p>\n
Pourtant, saint Paul nous donne raison de nous inqui\u00e9ter dans la lettre aux Romains\u00a0: \u00ab\u00a0Moi qui voudrais faire le bien, je constate donc, en moi, cette loi\u00a0: ce qui est \u00e0 ma port\u00e9e, c\u2019est le mal\u00a0\u00bb (Rm7,21). Et l\u2019on cite volontiers la parole\u00a0: \u00ab\u00a0le juste p\u00e8che sept fois par jours\u00a0\u00bb. Au vrai, l\u2019\u00c9criture dit plus exactement\u00a0: \u00ab\u00a0Le juste tombe sept fois, mais se rel\u00e8ve\u00a0\u00bb (Pv 24,16)\u00a0; et le Seigneur en Luc 17,4\u00a0: m\u00eame si ton fr\u00e8re p\u00e8che sept fois par jour contre toi, s\u2019il se repend chaque fois, tu lui pardonneras. Et, certes, notre seul espoir de puret\u00e9 est le pardon\u00a0: celui du Christ en qui il nous faut demeurer comme les sarments dans la vigne.<\/p>\n
D\u2019ailleurs, la premi\u00e8re lettre de saint Jean que nous entendons en ces dimanches de P\u00e2ques, nous parle du jour o\u00f9 \u00ab\u00a0nous serons semblables \u00e0 Dieu car nous le verrons tel qu\u2019il est\u00a0\u00bb. Elle ajoute\u00a0: \u00ab\u00a0Quiconque met en lui une telle esp\u00e9rance se rend pur comme lui-m\u00eame est pur\u00a0\u00bb (1 Jn 3,3). Oui, la puret\u00e9 paradoxale que pr\u00eache et donne J\u00e9sus est l\u2019ind\u00e9fectible attachement \u00e0 la Vigne qu\u2019il est en personne, par le renoncement \u00e0 soi pour l\u2019amour des autres. Blottis dans cette foi qui fonde notre esp\u00e9rance, nous sommes d\u00e9j\u00e0 ce que nous serons\u00a0: les enfants de Dieu nimb\u00e9s de sa propre saintet\u00e9.<\/p>\n
P\u00e8re Marc Lambret<\/p>\n","protected":false},"excerpt":{"rendered":"
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