Chers fr\u00e8res et s\u0153urs,\u00a0 Chers amis, nous avan\u00e7ons dans \u00ab la cinquantaine \u00bb pascale. Temps de pentec\u00f4te qui nous est donn\u00e9 pour que nous laissions retentir \u00e0 nos oreilles l\u2019annonce de la r\u00e9surrection.<\/p>\n
Aujourd\u2019hui encore, dans le livre des Actes que nous lisons en premi\u00e8re lecture, par la voix de Pierre, le Ressuscit\u00e9 nous est annonc\u00e9 : \u00ab Que toute la maison d\u2019Isra<\/em>\u00eb<\/em>l le sache donc avec certitude\u00a0: Dieu l\u2019a fait Seigneur et Christ, ce J\u00e9<\/em>sus que vous aviez crucifi<\/em>\u00e9\u00a0<\/em>\u00bb (Ac 2, 14 sv). N\u2019avons-nous pas \u00e9t\u00e9 \u00e9tonn\u00e9s ce jour de P\u00e2ques d\u2019entendre l\u2019Ap\u00f4tre dire aux Colossiens (et partant \u00e0 nous) : \u00ab Vous \u00eates ressuscit\u00e9s avec le Christ…<\/strong> \u00bb. Ce qui dans son esprit devait se traduire imm\u00e9diatement par des attitudes concr\u00e8tes, une forme de r\u00e9orientation de la vie et des pr\u00e9occupations : \u00ab Recherchez donc les r\u00e9alit\u00e9s d\u2019en-haut ! \u00bb. Alors, ce quatri\u00e8me dimanche de P\u00e2ques pr\u00e9sente \u00e0 notre attention le d\u00e9but du chapitre 10 de l\u2019\u00e9vangile de Jean. C\u2019est la figure, encore et toujours du Ressuscit\u00e9 qui se pr\u00e9sente \u00e0 nous comme \u00ab berger \u00bb ou \u00ab pasteur \u00bb, mais aussi comme \u00ab la porte des brebis \u00bb. Outre la connaissance sp\u00e9cifique de chacun des membres du troupeau et l\u2019attention qu\u2019on lui porte, il y a aussi le soin donn\u00e9, \u00e0 chaque pas et tout particuli\u00e8rement lorsque le chemin est trop difficile ou lorsque survient l\u2019\u00e9preuve ou la blessure : il s\u2019agit alors de panser les plaies, de rassurer, d\u2019offrir encore et encore ce que nous appelons \u00ab le salut \u00bb – cette sant\u00e9 int\u00e9grale du corps et de l\u2019\u00e2me et de l\u2019esprit de l\u2019humain<\/strong> – Nous r\u00e9entendons le Seigneur qui dit \u00ab Je suis la porte, dit le Seigneur, si quelqu\u2019un entre par moi, il sera sauv\u00e9, il pourra entrer\u00a0; il pourra sortir et trouver un p\u00e2turage<\/em> \u00bb. Plus surprenante peut-\u00eatre le \u00ab\u00a0Je suis la porte des brebis\u00a0<\/em>\u00bb<\/strong>. Mais peut \u00eatre aussi pas tant que cela. Un peu plus loin (au chapitre 14), on le r\u00e9entendra tout prochainement,<\/u> le Seigneur dira \u00ab\u00a0Moi, je suis le Chemin, la V\u00e9rit\u00e9 et la Vie\u00a0; personne ne va vers le P\u00e8re sans passer par moi\u00a0<\/em>\u00bb<\/strong>. Aussi bien ce dimanche nous rappelle-t-il \u00e0 notre vocation \u00e0 ressembler au Ma\u00eetre, justement dans ses dispositions d\u2019attention au prochain. C\u2019est notre vocation, c\u2019est aussi notre responsabilit\u00e9. En concluant, juste une invitation : la deuxi\u00e8me lecture de ce jour est tir\u00e9e de la premi\u00e8re \u00e9p\u00eetre de Saint Pierre. C\u2019est une contemplation du Christ qui n\u2019est pas sans rappeler celle de saint Paul dans l\u2019\u00e9p\u00eetre au Philippiens. Un dernier mot\u00a0: alors que nous ne nous retrouverons pas tout de suite en rassemblement, continuons de cultiver et nourrir notre communion, une communion dans la pri\u00e8re et le service. Raison de plus pour accueillir \u00e0 c\u0153ur ouvert la force du ressuscit\u00e9, nous en avons grand besoin\u00a0! AMEN.<\/p>\n","protected":false},"excerpt":{"rendered":" […] Comme avec les p\u00e8lerins d\u2019Emma\u00fcs, dans les circonstances que nous traversons, il fait route avec nous […]<\/p>\n","protected":false},"author":361,"featured_media":6306,"comment_status":"closed","ping_status":"closed","template":"","ctc_sermon_book":[230],"ctc_sermon_series":[354],"ctc_sermon_speaker":[353],"ctc_sermon_tag":[],"yoast_head":"\n
\nEt cette annonce nous y pr\u00eatons attention pour nous laisser surprendre par elle \u2013 tant elle est inattendue \u2013 mais aussi\u00a0 pour l\u2019accueillir en lui offrant l\u2019assentiment, l\u2019Amen<\/em>, de notre foi ;\u00a0 pour la laisser aussi investir et transformer nos existences puisque, d\u00e8s le dimanche de P\u00e2ques, l\u2019ap\u00f4tre Paul donnait clairement \u00e0 entendre que ce que j\u2019appellerai \u00ab la gr\u00e2ce de la r\u00e9surrection \u00bb ce n\u2019est pas pour\u2026 on ne sait quel temps perdu dans le lointain d\u2019on ne sait quel futur\u2026 mais c\u2019est pour ici et maintenant.<\/p>\n
\nOn peut se demander ce qui se cache derri\u00e8re \u2026 Alors, sans pr\u00e9juger de la fa\u00e7on dont cela peut se d\u00e9cliner concr\u00e8tement, on peut songer sans grand risque d\u2019erreur qu\u2019il s\u2019agit, comme le dit d\u2019ailleurs J\u00e9sus (au chapitre 6 de l\u2019\u00e9vangile selon Matthieu), de \u00ab rechercher d\u2019abord le Royaume de Dieu et sa justice<\/strong> \u00bb.
\nC\u2019est cela qui caract\u00e9rise la religion que le Seigneur appelle de ses v\u0153ux pour ses disciples, c\u2019est cela qui caract\u00e9rise l\u2019ambition spirituelle qu\u2019il a pour eux : une religion d\u2019adoration et de service. Religion d\u2019adoration en esprit et v\u00e9rit\u00e9 (il en parlait avec la Samaritaine) et religion de service en actes.<\/p>\n
\nEt c\u2019est une figure de sollicitude qui s\u2019offre \u00e0 nos yeux –<\/p>\n\u00ab Sollicitude<\/u> <\/strong>\u00bb: c\u2019est le mot que j\u2019ai retenu pour aujourd\u2019hui.<\/h6>\n
\nJ\u2019ai utilis\u00e9 le mot de \u00ab sollicitude \u00bb qui renvoie d\u2019abord \u00e0 la connaissance que le berger a de son troupeau et aussi \u00e0 l\u2019attention qu\u2019il porte \u00e0 chacune des brebis qui le compose<\/strong> : \u00ab Ses brebis il les appelle chacune par son nom et il les fait sortir \u00bb.
\nOn peut noter aussi que, de plus, cette connaissance est r\u00e9ciproque : \u00ab les brebis \u00e9coutent sa voix \u00bb; en revanche elles \u00ab ne connaissent pas la voix des \u00e9trangers \u00bb.
\nEt ici la sollicitude du berger s\u2019exprime on ne peut mieux que par les derniers mots de la page d\u2019\u00e9vangile de ce jour : \u00ab Moi je suis venu pour que les brebis aient la vie et qu\u2019elles l\u2019aient en abondance\u00a0<\/em>\u00bb. <\/strong><\/p>\n
\nImm\u00e9diatement, en entendant ou en lisant ces versets d\u2019\u00c9vangile, j\u2019imagine que comme moi vous revient en m\u00e9moire le psaume que nous chantions \u00e0 l\u2019instant\u00a0: \u00ab\u00a0Le Seigneur est mon berger, je ne manque de rien\u2026\u00a0<\/em>\u00bb<\/strong>.
\nC\u2019est s\u00fbrement une des perles du psautier, un acte de foi en la pr\u00e9sence si pleine de sollicitude du Seigneur \u00e0 qui met sa foi en lui.\u00a0 Un peu plus loin, au verset 16, le Seigneur dira tr\u00e8s explicitement jusqu\u2019o\u00f9 va cette sollicitude.
\nJe cite, pardonnez-moi, un peu longuement : \u00ab Je suis le bon pasteur, je connais mes brebis et mes brebis me connaissent, comme le P\u00e8re me conna\u00eet et que je connais le P\u00e8re, et je donne ma vie pour mes brebis\u00a0<\/em>\u00bb. Il me semble que tout est dit.<\/p>\n
\nVoil\u00e0 ce que dit simplement le Seigneur : il est l\u2019unique garant de notre libert\u00e9 de mouvement<\/strong>. Tant pour \u00ab entrer \u00bb et aller vers l\u2019intimit\u00e9 qu\u2019il partage avec le P\u00e8re (et dans laquelle nous avons vocation \u00e0 entrer), que pour \u00ab sortir \u00bb, c\u2019est \u00e0 dire vivre notre vie et assumer nos responsabilit\u00e9s et devoirs d\u2019\u00eatres humains en vivant sous la Loi de Dieu, Loi de justice, Loi d\u2019amour dont le Christ ne cesse d\u2019ailleurs de rappeler les exigences imprescriptibles : si on repense \u00e0 la mani\u00e8re dont Matthieu pr\u00e9sente les choses, c\u2019est assez simple, \u00e7a commence avec le Discours sur la montagne (et les B\u00e9atitudes) et \u00e7a se finit par la parabole du jugement dernier. Toujours le m\u00eame mot-cl\u00e9: sollicitude encore\u2026 et toujours.<\/p>\n
\n<\/strong>\u00c0 ce sujet, on ne peut jamais oublier le fratricide des origines, lorsque Ca\u00efn tue son fr\u00e8re, Abel. Lorsque l\u2019\u00c9ternel lui demande o\u00f9 est son fr\u00e8re, il r\u00e9pond : \u00ab Je ne sais pas. Suis-je le gardien de mon fr\u00e8re\u00a0?\u00a0<\/em>\u00bb (Gn 4,9).
\nComme elle r\u00e9sonne toujours cette r\u00e9ponse ! \u00a0: \u00ab Suis-je le gardien de mon fr\u00e8re\u00a0?<\/em> \u00bb. Il ne fait aucun doute que pour le Seigneur J\u00e9sus, qui s\u2019est fait notre fr\u00e8re pour \u00eatre notre Sauveur, la r\u00e9ponse ne peut \u00eatre que\u00a0: oui.
\nEt certes, nous sommes confi\u00e9s les uns aux autres pour nous accorder attention, bienveillance et soin<\/strong>. Et si quelques uns \u2013 pour lesquels nous prions ce jour \u2013 assument ce qu\u2019on appelle une vocation \u00ab\u00a0pastorale\u00a0\u00bb pour laquelle ils abandonnent d\u2019autres voies, c\u2019est bien tout croyant, tout disciple qui a vocation \u00e0 porter au monde, <\/strong>c\u2019est \u00e0 dire \u00e0 la cr\u00e9ation aussi bien qu\u2019\u00e0 ses fr\u00e8res et s\u0153urs – c\u2019est \u00e0 dire tout prochain, toute prochaine qui se pr\u00e9sente – la sollicitude du Christ.<\/strong><\/p>\n
\nPierre y pose les yeux sur l\u2019Innocent, l\u2019Innocent mis \u00e0 mal, il contemple bel et bien le berger \u201cqui donne sa vie pour ses brebis\u201d, ce berger qui est, dit-il, \u201cle gardien de nos \u00e2mes\u201d, c\u2019est \u00e0 dire non pas le gardien d\u2019une partie de nous-m\u00eames, mais bien le gardien de toute notre vie. Peut-\u00eatre que nous pourrions reprendre ce beau texte comme une pri\u00e8re alors que nous c\u00e9l\u00e9brons ces jours-ci la victoire du Christ triomphant de toute injustice et de la mort.<\/p>\n
\n<\/strong>Ne rel\u00e2chons pas non plus notre pri\u00e8re et pas non plus notre attention, car les temps demeurent des temps de grande fragilit\u00e9.
\nOn va recouvrer un peu de libert\u00e9 \u00e0 partir du 11 mais il faudra sans doute en user avec beaucoup de prudence si on ne veut pas se r\u00e9cr\u00e9er des difficult\u00e9s.
\nAlors nous pouvons continuer \u00e0 penser aux malades, \u00e0 leur proches, \u00e0 tous les soignants, aux chercheurs, \u00e0 tous ceux et celles aussi qui assurent qui notre quotidien dans des conditions plut\u00f4t rudes.
\nNous pouvons penser aussi \u00e0 tous ceux et celles qui ont la charge du bien commun (\u00e0 tous les \u00e9chelons)<\/strong>, nombre d\u2019entre eux sont vraiment confront\u00e9s \u00e0 des \u00e9quations \u00e0 peu pr\u00e8s impossibles.
\nNous pouvons penser aussi \u00e0 nos soci\u00e9t\u00e9s qui sont \u00e9branl\u00e9es par les cons\u00e9quences de la crise sanitaire. Ici \u00e0 Saint-Eustache nous avons une distribution de repas chaque jour et il y en a dans plusieurs lieux notamment \u00e0 Paris (je suis \u00e0 Paris c\u2019est pour \u00e7a que je le dis), et nous voyons bien que le nombre des gens en situation de besoin augmente; Il y a l\u00e0 quelque chose qui est un signe peut-\u00eatre de ce qui nous attend<\/strong>.
\nAlors nos soci\u00e9t\u00e9s pour construire le futur auront besoin de toutes les forces possibles de communion, de coh\u00e9sion, de beaucoup de ressources de solidarit\u00e9.
\nD\u00e9cid\u00e9ment \u00ab sollicitude \u00bb, c\u2019\u00e9tait le mot du jour, n\u2019est pas un vain mot\u2026 C\u2019est un vrai d\u00e9fi aux aspects si multiples !
\nOn ne peut le relever seul\u2026 nous avons pour cela besoin les uns des autres et de tous les talents et toutes les bonnes volont\u00e9s<\/strong>.<\/p>\n
\nTr\u00e8s bon temps pascal \u00e0 chacun et \u00e0 chacune d\u2019entre vous\u00a0!
\nChrist est ressuscit\u00e9 !<\/p>\n