>> Télécharger ici le PDF Le rite du lucernaire.
Chaque soir la lumière du jour laisse place aux ténèbres.
Dieu a donné la lumière de ce jour mais ce don sera-t-il renouvelé demain ? Dieu nous laissera-t-il dans les ténèbres ?
Nous qui connaissons l’origine de cette lumière serions tentés de sourire à cette question que se posaient nos lointains ancêtres.
Pourtant, la recherche scientifique atteste que notre planète a connu des cataclysmes qui ont privé les hommes de la lumière du soleil du fait d’éclipses ou d’éruptions volcaniques par exemple.
Alors pourquoi, nos pères dans la foi ont-ils choisi la tombée de la nuit comme commencement d’un nouveau jour ?
Tandis que les peuples païens voyaient dans le soleil un dieu qui s’absentait la nuit, le Peuple d’Israël, lui, croyait que Dieu veillait sans cesse sur eux, même au plus profond de la nuit.
Il croyait aussi que si Dieu, l’Eternel, le Miséricordieux, avait été bon un jour, il le serait encore et toujours et renouvellerait sans cesse la lumière.
Or, c’est précisément dans la nuit que le Christ a manifesté la gloire de Sa Résurrection, Sa victoire sur le mal. En effet l’Heure du Christ ouvre un passage de la ténèbre à la lumière, un passage qui en appelle un autre : un passage de l’aveuglement à la vérité, de la discorde à la communion.
C’est pourquoi, à l’heure du soir, nous chantons :
« Dans les profondeurs de la mort, le Seigneur a veillé, il s’est relevé, aurore du salut ! »
L’allumage de la lampe a une valeur rituelle et symbolique. De jour comme de nuit, la lumière figure le Christ, lumière qui ne connaît pas de couchant, puisqu’il a vaincu la mort.
Elle nous rappelle la Résurrection survenue dans la nuit inaugurant un jour nouveau, un huitième jour sorti du temps.
Comment vivre un jour nouveau ?
Les dons de la Parole de Dieu et de Son Esprit nous permettent de chercher cette vie nouvelle, ils nous inspirent des idées pour vivre concrètement cette vie reçue de Dieu.
C’est pourquoi nous acclamons cette présence agissante en nous et nous rendons grâce des conversions qu’elle suscite tel saint Basile au IVème siècle, selon une tradition si ancienne qu’il ne peut lui-même la dater ![1]
Lumière Joyeuse de la sainte gloire du Père immortel,
céleste, béni, Jésus Christ !
Parvenus au coucher du soleil,
à la vue de la lumière du soir,
nous te louons, Père, Fils et Saint-Esprit, Dieu !
[1] R. Taft, La Liturgie des heures en Orient et en Occident. Origine et sens de l’Office divin, Paris, Brepols, coll. ″Mysteria″ 2, 1991, p. 47-49..