Vous devinez à quel scrutin je fais allusion. J’aurais aimé vous surprendre en évoquant la conclusion de la troisième session synodale : là aussi les décisions ne dépendent pas de nous, ce qui ne nous empêche pas de prier. Et même, ce fut un appel pressant du Pape à tous les fidèles, dans la perspective de l’année jubilaire. Or, la sessione è finita, nous n’avons plus qu’à attendre les résultats. Mais rien n’est jamais fini pour le Puissant avant le dernier Jour et, si nous croyons à l’amour de Dieu et du prochain dont nous parle l’évangile aujourd’hui, nous ne cesserons jamais d’implorer la miséricorde du Très-Haut pour tous ses enfants du monde. Croyons à la prière comme à l’amour.
Donc, oui, je relaie l’appel du Pape qui nous demande à tous de prier pour les fruits du Synode et pour l’année jubilaire. D’ailleurs, nous en reparlerons à l’approche du Carême. Mais, oui, j’ai aussi à l’esprit le formidable enjeu de l’élection américaine : et, là, nous sommes à la veille de l’évènement. Quand il nous arrive, à nous ecclésiastiques, de nous prononcer, même de la façon la plus délicate et prudente, nous voyons toujours venir les retours de bâton les plus courroucés. Pourtant, nous ne pouvons nous taire, sauf à nous faire taxer de « chiens muets ». Comme pour les enjeux franco français, je ne me lasserai pas d’exhorter les personnes de bonne volonté à privilégier ce qui préserve les meilleures chances pour la démocratie et pour la paix.
J’invite chacun à former des intentions de prière : non pas des implorations adressées à Dieu, mais l’évocation d’enjeux brûlants dans le monde qui nous laisse la distance d’une disponibilité à L’Esprit plutôt que l’immédiateté d’une prise de parti. Nous pouvons prier pour les migrants en danger, pour les responsables politiques, pour les personnes les plus fragiles exposées en première ligne en cas de troubles et de violences. Tout cela sans formuler de demande partisane prématurée qui tarirait la prière. Laissons l’Esprit Saint nous inspirer les justes espérances et convertir notre cœur pour qu’il se rallie à la parole du Seigneur.
Père Marc Lambret