DÉSIRER SA VENUE
« Voici venir des jours où j’accomplirai la promesse de bonheur » : cet oracle tiré du livre de Jérémie nous est donné en première lecture, en ouverture du temps de l’Avent. La suite précise sans ambiguïté ce qui est annoncé : la naissance d’un « Germe de justice pour David », autrement dit le Messie attendu dans la lignée du fils de Jessé. À Noël, nous fêterons la réalisation de cet oracle en la personne de Jésus, le Fils de Dieu né de la Vierge Marie, le Christ que nous avons acclamé comme Roi de l’Univers dimanche dernier.
Celui qui est venu, nous l’attendons encore, ou plutôt, nous l’attendons de nouveau, de manière nouvelle. Le souvenir qu’il a laissé à ceux qui l’ont connu quand il était avec eux, précieusement recueilli dans les évangiles au sein de l’Écriture, nous le recevons sans nous lasser : la Parole accueillie dans l’Esprit Saint nous le restitue dans son mystère inépuisable. Il réalise sa présence au milieu de nous dans l’Eucharistie et quand, dans notre vie, nous faisons ce qu’il a fait en mémoire de lui. Ainsi demeure vivant et grandit en nous le désir de sa venue.
Nous pouvons croire l’Apôtre qui dit au terme de sa course : « Je n’ai plus qu’à recevoir la couronne de la justice : le Seigneur, le juste juge, me la remettra en ce jour-là, et non seulement à moi, mais aussi à tous ceux qui auront désiré avec amour sa Manifestation glorieuse » (2 Tm 4,8). Le temps de l’Avent, de la Venue, est pour nous faire désirer de célébrer la Nativité du Seigneur comme la naissance de ce « Fils de l’homme qui vient dans la nuée avec puissance et grande gloire ».
Il est venu ainsi au jour de sa chair, manifestant l’amour inouï de Dieu pour notre humanité. Il viendra de même au jour du Jugement, quand sera établi son règne de justice et de paix sur le ciel et la terre recréés dans leur nouveauté éternelle. Il vient aujourd’hui au cœur des disciples qui le désirent : en eux s’enracine, au milieu des ténèbres et des tempêtes de ce monde, la joie secrète de connaître déjà celui qui sera le bonheur éternel de tous les sauvés.
Père Marc Lambret