Chers amis et hôtes,
Comme nous le disons ces jours aux nombreux d’entre vous qui nous manifestent leur proximité à travers les différents moyens de communication, la vie à Bose se poursuit pour l’heure sans problèmes de santé, dans cet isolement qui fait partie de notre vocation monastique, mais qui souffre de l’affaiblissement forcé d’une autre dimension de notre vocation : l’hospitalité.
Nous souhaitons vous dire notre proximité et notre prière quotidienne : une intercession qui embrasse avant tout ceux qui sont les plus touchés, physiquement et affectivement, par cette épidémie.
Nous pensons à ceux – parents et amis, mais pas seulement – qui sont en première ligne pour soigner et aider les malades : les médecins, les infirmières et le personnel de santé qui, en plus de leur tâche professionnelle ardue, se trouvent aussi à soutenir humainement et spirituellement des personnes privées de la proximité de leur entourage et qui meurent dans la solitude. Et ce, en mettant leur santé et même leur vie en danger.
Nous pensons aux malades qui sentent la vie s’éteindre en eux sans la proximité et le réconfort de leurs proches au moment de leur dernier passage.
Nous pensons aux évêques, « patres pauperum », qui se trouvent confrontés à une situation absolument inédite et qui exercent leur responsabilité pastorale au milieu de grandes difficultés.
Nous pensons aux nombreux prêtres et pasteurs qui exercent leur ministère dans la proximité fraternelle et quotidienne des pauvres et des malades,
nous pensons aux religieux et religieuses, aux frères et sœurs dans la foi, aux volontaires qui passent jour et nuit pour soulager la souffrance des plus fragiles : les personnes âgées, les pauvres, ceux qui ont perdu leur emploi, les sans-abri, les prisonniers, les immigrés et ceux qui n’ont pas même une maison où se réfugier. Ces pauvres et ces malades sont la chair du Christ, et le service qui leur est rendu est une célébration existentielle qui plaît à Dieu.
Nous pensons à tous ces hommes et ces femmes qui poursuivent et intensifient leur travail dans les services essentiels : leur labeur permet de limiter les dégâts de ce fléau et de préparer le terrain pour une renaissance humaine et fraternelle, plus encore qu’économique.
Dans notre liturgie des heures – que nous poursuivons avec certaines précautions, en obéissant aux dispositions du gouvernement et de la Conférence des évêques pour la sauvegarde de la santé de tous – et dans la prière personnelle, nous portons vos visages et vos souffrances, et nous avons confiance que le Seigneur donnera à chacun la force de surmonter cette épreuve.
Sur le chemin commun vers la Pâques de Résurrection, nous vous saluons avec affection fraternelle
Fr. Luciano, prieur,
avec les frères et les sœurs de Bose