« Le Christ, notre Pâque ! » (1 Cor 5,7)

Nativité

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S’ouvre enfin la Chair ainsi qu’une corolle.
S’ouvre à la Nuit l’Etoile en forme de berceau.
Et la Chair devient Fleur, Parfum, Clarté, Parole,
L’aurore d’or se glisse à travers le rideau.

Un Enfant nous est né, au milieu des agneaux,
Un Fils nous est donné, berger des temps nouveaux,
Comme un vieil écolier le pâtre apprend à lire
À Verbe Ouvert – Pur Poème – posé sur un berceau.

Des mages chercheurs d’or sillonnent les ravins.
Un hibou prophétise du haut de son lutrin.
L’aveugle – mage honteux – n’implore son chemin,
Car l’aube s’est levée à l’orée de ses yeux,
Son bateau s’est mué en colonne de feu.

Des mages chercheurs d’or arpentent les nuages.
Furtive, l’hirondelle dépose un brin d’encens.
Des troupeaux de mouettes cinglent les océans.
Les taureaux s’agenouillent dans les gras pâturages.

Au-dessus d’une obscure source, l’aveugle clairvoyant
Voit poindre son visage comme une aube d’été.
Le firmament l’imite. Les astres envoutés se penchent,
Tels des anges de feu,
Au balcon de la nuit.

Ainsi naissent les anges. En un clin d’œil,
Du baiser d’une source. Et d’une infirmité.
Comme une fleur,
Comme une étoile,
Qui déchire le voile
De la marâtre cécité.

Au chevet d’un Enfant
Nouveau-né

Paisible et radieux.