À mesure que la pandémie mondiale de Covid s’est étendue, elle a touché les pratiques de nombreux croyants. À l’impossibilité de pouvoir célébrer le culte en communauté, s’est substituée une prière plus personnelle, familiale ou solitaire. Le confinement a invité à «faire Église» autrement, suscitant parfois la créativité de nombreuses personnes.
Dès le IVème sicèle, l’évêque de Constantinople Saint Jean Chrysostome avait théorisé ce concept d’Église domestique. «En revenant à la maison, préparons une double table: une pour les aliments, l’autre pour la lecture de la parole de Dieu, et l’homme répète les choses qui ont été dites à l’église», souligne ce docteur de l’Église, dans ses Sermons sur la Genèse.
Un lieu pour vivre sa vocation de baptisé
Au cours de l’Histoire, comme lors du Concile Vatican II qui mis en lumière le sensus fidei, l’Église domestique aura été reconnue comme un lieu d’approfondissement de la foi. Elle est aussi un lieu où vivre autrement sa vocation de baptisé.
Cette année 2020 a donc été le cadre d’une redécouverte de l’Église domestique. Un couple, une famille constituent autant de «petites Églises» où la prière, les gestes de bénédiction ou la lecture de la Parole sont au centre.
Quelle est la signification de ces Églises domestiques? Quelles questions posent-elles à l’Église aujourd’hui? Alors que les incertitudes sont grandes quant aux suites de la pandémie, éclairage sur ces Églises et les enjeux ecclésiologiques avec Arnaud Join-Lambert, professeur de théologie à l’Université catholique de Louvain.