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En pleine crise sanitaire la célébration de la Toussaint revêt cette année une solennité particulière. Alors que la peur, notamment la peur de la mort, s’invite insidieusement dans les pensées et les inquiétudes du quotidien, s’arrêter pour regarder avec joie et émerveillement le monde de l’au-delà pour célébrer la fête de tous ceux qui rayonnent de sainteté a quelque chose d’incongru dans l’actualité du moment.
Et pourtant, à y regarder de plus près, jamais fête de la Toussaint n’aura été si bienvenue …pour redire l’Espérance à tous ceux qui s’inquiètent de vivre dans l’incertitude et d’affronter l’avenir dans un effondrement d’un mode de vie qui paraissait inchangeable.
La TOUSSAINT est en effet la fête par excellence de la solidarité, solidarité entre tous les vivants, ceux d’ici-bas et ceux de l’au-delà, solidarité entre tous les visages de sainteté, ceux qui rayonnent dans l’éternité et ceux qui vivent dans l’ombre du quotidien et de la banalité des jours.
La TOUSSAINT est un cri de victoire, le cri de victoire de tous ceux qui ont franchi la ligne d’arrivée de l’existence terrestre sans jamais désespérer de la puissance de l’Amour. Le cri de victoire de tous ceux qui ont vécu le Grand Passage en écho joyeux à la Pâque de Jésus.
La TOUSSAINT est comme une clef de lecture pour déchiffrer les tâtonnements et les errements de nos itinéraires de vie …elle est une mémoire d’avenir pour nous montrer que nous sommes capables de sainteté en nous laissant illuminer de la Lumière même de Celui qui se révèle dans les saintes écritures et dans la vie fraternelle en communion avec toute l’Eglise.
Cette année les vigiles de la Toussaint, porteront dans leurs intentions de prière tous ceux et celles qui sont décédés pendant la période du Covid et qui n’ont parfois pas eu la grâce d’être accompagnés dans une vraie liturgie des funérailles ; elles porteront la douleur de toutes les familles en deuil qui n’ont pas pu dire “merci- pardon-Adieu ”à leurs défunts.
Mais plus encore au lendemain des attentats de Nice dans la basilique Ste Marie, les vigiles de la Toussaint permettront de re-entendre le texte d’évangile des Béatitudes, dans lequel Jésus, tel le nouveau Moïse fait retentir sa loi d’Amour «Heureux les pauvres de cœur ,Heureux ceux qui ont faim et soif de justice ,Heureux les miséricordieux..»
Cette année, le mot « Heureux » pourra s’entendre comme une invitation à tenir bon dans l’espérance, la foi et la charité « Tenez bon les artisans de paix, tenez bon ceux qui pleurent, tenez bon ceux qui sont persécutés …vous serez appelés fils de Dieu »
Samedi 31 octobre, les vigiles de la Toussaint feront entrer comme dans une grande communion de prière, la mémoire de tous les visages aimés dans la litanie des saints qui célèbrent avec les anges dans le ciel la divine liturgie du salut et la nouvelle alliance, instaurée par la Pâque du Christ Jésus.
A lui toute Gloire pour les siècles sans fin !
Gilles Rebêche, Diacre