« Le Christ, notre Pâque ! » (1 Cor 5,7)

AVONS-NOUS PEUR ? AVONS-NOUS LA FOI ? Commentaire 12ème dimanche du TO Année B

AVONS-NOUS PEUR ? AVONS-NOUS LA FOI ?

Comment de pas être tenté d’en rire ou d’en pleurer ? La situation politique de notre pays semble relever, en effet, du tragi-comique. Mais il ne serait ni sérieux ni raisonnable de s’en tenir à une attitude d’observateur distancié, voire de spectateur amusé, alors que les dangers sont bien réels et la responsabilité de chacun engagée. Oui, il convient d’avoir peur pour la France, pour ses voisins et alliés, et particulièrement pour les plus fragiles qui sont toujours les premières victimes du désordre et du déchainement des haines.

Selon certains sondages, trois Français sur cinq soutiendraient l’un ou l’autre des deux camps qui devraient s’opposer frontalement l’un à l’autre à l’issue des élections législatives, chacun occupant massivement une extrémité de l’hémicycle. Pour la première fois dans notre histoire, les extrêmes antagonistes se présentent chacun comme la seule vraie solution pour échapper à l’autre. Ainsi ceux qui réprouvent l’un comme de l’autre se trouveraient obligés de se vouer à l’un pour éviter l’autre qui serait un plus grand péril !

Chrétiens, nous ne nous reconnaissons plus depuis longtemps dans aucune offre politique partisane : où trouver le respect de la vie et de la dignité de tous nos semblables humains, du début à la fin de leur existence et quelles que soient leurs déterminations d’origine, sociales ou religieuses ? Et comment admettre que soit bafouée résolument cette dignité par des mesures législatives ou réglementaires ? Mais, ce que nous ne saurions approuver, nous devons parfois le supporter, sans jamais cesser de le dénoncer.

Il faut agir avec courage pour conjurer le danger. Si l’évènement nous submerge, il reste à le subir aussi dignement que possible. Mais la voie suprême pour dominer la peur du naufrage est la considération du mystère du Christ vainqueur précisément sur la croix où il meurt apparemment vaincu par le monde. Laissons l’Esprit Saint nous convaincre que le Père, qui sait de quoi nous avons besoin, ne nous abandonne jamais, et résistons au mal avec la force de la foi.

Père Marc Lambret