« Le Christ, notre Pâque ! » (1 Cor 5,7)

Tiens ma lampe allumée, la flamme est si fragile!

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“Tiens ma lampe allumée, la flamme est si fragile!”

Ce chant d’invocation à l’Esprit Saint fredonné si souvent revient en mon âme à la lecture de ce texte d’évangile reçu en ce temps de deuxième confinement sanitaire… car il est une manière de réclamer au Seigneur l’huile de la joie des béatitudes, méditées la semaine dernière .
Cette parabole des 10 vierges (5 insensées, et 5 pleines de sagesse) n’est pas la fable des cigales insouciantes et des fourmis laborieuses reprise par Jean de la Fontaine ; c’est plutôt un encouragement à faire provision de cette huile de la foi, de l’espérance et de la charité donnée par l’Esprit Saint à ceux et celles qui lui réclament.
Ce qui est insensé c’est d’avoir une lampe à huile sans huile nous dit la parabole…, aussi insensé que d’avoir un cœur pour aimer et d’être vide d’amour, aussi insensé d’avoir une intelligence pour discerner et se priver de discernement, aussi insensé d’avoir une âme capable de vie divine et de se priver de cette vie divine.
Jésus nous invite à nous interroger : « qu’est ce qui est en train de s’éteindre dans ta vie, ta vie intérieure et ta vie relationnelle ? » La manière dont le Christ intervient dans nos vies est souvent inattendue et improbable…, et pour vivre cette surprise comme une soirée de noces, il nous conseille de nous tenir prêt, non pas dans l’inquiétude et l’angoisse de rater le rendez-vous, mais dans la confiance et la disponibilité qui ne s’improvise pas mais s’entretient comme on entretient une lampe à huile… pour y voir clair même dans la nuit de nos doutes et l’endormissement de nos fatigues : prier, méditer sa parole, être attentif aux appels de nos frères, célébrer les sacrements de l’église, faire advenir le règne de Dieu dans nos cœurs et dans la société, sont autant de manière d’entretenir notre lampe à huile.
Lors du baptême, l’huile signifie l’onction de l’Esprit Saint, la force donnée d’en haut pour configurer la vie du nouveau baptisé à la vie même du Christ. On lui remet un vêtement blanc, signe du vêtement de noces. Et le catéchumène (via le parrain quand il est bébé) entend : « recevez la lumière du Christ, veillez à l’entretenir afin de vivre en enfant de lumière ».

Peut-être que cette parabole nous parle aussi de notre vie de baptisés et de notre responsabilité individuelle, qui ne peut pas se limiter à se reposer sur la foi des 5 autres. C’est une tentation lorsqu’on vit en Église de penser que les autres peuvent croire à ma place et me dispenser d’une conversion personnelle.

Heureux sommes-nous d’être tous invités aux noces de l’Agneau !

Gilles Rebêche, diacre.