« Le Christ, notre Pâque ! » (1 Cor 5,7)

FAUT-IL QUE NOUS T’AIMIONS – Editorial 6ème dimanche de Pâques – Année C 2025

Avec un point d’exclamation, ce pourrait être le mot de parents au bord de l’exaspération devant leur progéniture, tellement difficile qu’elle finirait pas lasser leur tendre sollicitude, si elle n’était inépuisable. Enfants, si vous saviez à quel point ceux qui vous ont donné la vie le font, longtemps en-core après votre naissance, au prix de la leur ! Pourtant ils doivent le sa-voir, ces anges chéris pouvant parfois se muer en démons déchaînés, pour rendre à leurs papa et maman une immense affection que ne saurait voiler toujours les nuages de passage, même ceux des pires orages.

Mais si le point est d’interrogation, cette formule ne déparerait pas dans la bouche des disciples qui criblent leur maître, à la veille de sa passion, de questions diverses. Celle qui motive la réponse de Jésus dans l’évangile d’aujourd’hui, immédiatement avant le passage proposé par la liturgie, vient de Jude : « Seigneur, que se passe-t-il ? Est-ce à nous que tu vas te manifester et non pas au monde ? » Déroutante, comme souvent, est donc la réponse du Christ. Elle pourrait susciter la réaction que j’imagine, mais Jésus conclut bientôt : « Levez-vous, partons d’ici. »

Au vrai, notre bout d’évangile serait sans doute plus compréhensible s’il était moins restreint. Du verset 22 au 31, le discours s’organise autour d’une idée principale : l’amour filial véritable se réalise et se vérifie dans l’écoute de la parole parentale et sa mise en pratique. Et, quand cette parole est infiniment juste et bonne, lui obéir, c’est s’accomplir comme fils. C’est pourquoi Jésus dit à la fin que son sacrifice imminent sera la manifestation au monde, tout à la fois, de son amour pour le Père et de son obéissance.

Faut-il que Dieu nous aime, frères et soeurs, chacun d’une manière unique, pour que ce don du Père et du Fils dans la communion du Saint Esprit nous ouvre ce même chemin en lui et vers lui ! Notre communion, chers enfants, est authentique quand elle nous unit au Fils donnant sa vie par amour pour le Père, notre Père qui demande à chacun aussi de façon particulière l’offrande de lui-même.

Père Marc Lambret