« Le Christ, notre Pâque ! » (1 Cor 5,7)

Homélie de st Germain de Constantinople, dit par Daniel Facerias, diacre et artiste

Lecture pour la collation de vendredi midi, proposée au audio lue par le diacre et artiste Daniel Facerias

Sermon de saint Germain de Constantinople, évêque

Le peuple qui était assis dans les ténèbres a vu une grande lumière, et sur les habitants du sombre pays une lumière a resplendi, la lumière de la rédemption. En voyant le tyran blessé à mort, il revient des ténèbres à la lumière ; de la mort, il passe à la vie. La victoire de Jésus seule est le salut de ceux qui, par leur faute, s’étaient éloignés de lui. Le bois de la croix porte celui qui a fait l’univers. Celui qui est fixé est celui-là même que le patriarche autrefois avait vu au sommet de l’échelle. Subissant la mort pour ma vie, il est fixé au bois comme un mort, celui qui porte l’univers ; il rend le souffle sur le bois, celui qui insuffle la vie aux morts. La croix ne lui fait point honte, mais comme un trophée, atteste sa victoire totale. Il siège en juste juge sur le trône de la croix.

La couronne d’épines qu’il porte sur le front confirme sa victoire : Ayez confiance, j’ai vaincu le monde et le Prince de ce monde, en portant le péché du monde. Et cette victoire du Christ passe dans toute l’humanité dont il a pris les prémices. Que la croix soit un triomphe, les pierres elles-mêmes le crient, ces pierres du calvaire, où, selon une antique tradition des Pères, fut enterré Adam, notre premier Père. Cette tradition manifeste qu’Adam fut la cause de la venue Seigneur sur la terre, que tout le mystère de l’humiliation avait en vue son rappel et son salut. Tout cela eut pour but la libération d’Adam et pour motif l’amour que son créateur lui portait.

Adam où es-tu ? crie à nouveau le Christ en croix. Je suis venu là à ta recherche et, pour pouvoir te trouver, j’ai tendu les mains sur la cois. Les mains tendues, je me tourne vers le Père pour rendre grâces de t’avoir trouvé, puis je les tourne aussi vers toi pour t’embrasser. Je ne suis pas venu pour juger ton péché, mais pour te sauver par mon amour des hommes, je ne suis pas venu te maudire pour ta désobéissance, mais te bénir par mon obéissance. Je te couvrirai de mes ailes, tu trouveras à mon ombre un refuge. Ma fidélité te couvrira du bouclier de la croix et tu ne craindras pas la terreur des nuits car tu connaitras le jour sans déclin. Je chercherai ta vie, cachée dans les ténèbres et à l’ombre de la mort, je n’aurai de repos, jusqu’à ce qu’humilié et descendu jusqu’aux enfers pour t’y chercher, je t’aie reconduit dans le ciel.