« Le Christ, notre Pâque ! » (1 Cor 5,7)

POURQUOI CETTE VISITE ? – Editorial 4ème dimanche de l’Avent

La saison des « fêtes de fin d’année » est propice aux visites familiales. Certaines s’imposent comme des évidences heureuses, d’autres peut-être comme des obligations fastidieuses. Parfois elles appellent des arbitrages sensibles. Alors se pose la question des motifs et du sens de chaque rencontre envisagée, sachant que, des décisions qui seront prises, on reparlera ensuite non sans polémiques éventuelles.

Par exemple : le pape aurait-il dû se rendre à Notre-Dame ? Mais tout ne s’est-il pas bien passé sans lui et, s’il était venu, n’aurait-on pas été embarrassé de lui ? Aurait-il pu au moins ne pas aller en Corse ? En tout cas, depuis le début, il dit ce qu’il fait et fait ce qu’il dit : rejoindre les périphéries, encourager les petits pays et les moindres communautés de fidèles, prôner la piété populaire.

Et pourquoi Marie est-elle allée voir sa parente Élisabeth ? Pour l’assister dans ses trois derniers mois de grossesse alors qu’elle-même vivait ses trois premiers ? Il ne paraît pas que le besoin en fût pressant, ni que le lien entre elles n’en imposât la nécessité. Mais cette
rencontre aussi de leurs enfants Jean et Jésus en elles, est « formidable » en ce qu’elle signifie : l’Ancienne et la Nouvelle Alliance s’embrassent.

Le regard de l’évangéliste, affûté par la foi en Jésus qui sauve le monde, discerne dans la prédication de la fin des temps, par les prophètes jusqu’à Jean, plus qu’eux-mêmes ne pouvaient en comprendre. Ainsi, apparaît que l’Écriture entière révèle la nécessité du sacrifice du Fils pour arracher tous les hommes pécheurs et le monde qu’ils habitent à l’enfer qu’ils en font par le mal et la complicité avec la mort.

Uni à l’Ancien qui promettait le Messie, le Nouveau Testament désigne Jésus comme ce Fils unique sauveur auquel quiconque s’attache par la foi s’unit pour la Vie. Élisabeth avec Marie se réjouit de l’immense grâce, reconnue par le Précurseur que porte l’une, en la personne de celui que porte l’autre. Instruits par ces toutes saintes, entrons dans la foi et la joie de Noël.

Père Marc Lambret