« Le Christ, notre Pâque ! » (1 Cor 5,7)

L’HOMME DONT DIEU ÉTAIT LA JOIE – Editorial Sainte trinité – Année C 2025

Pourquoi avoir longtemps rendu par « Jésus, que ma joie demeure » ce qui se traduit : « Que Jésus demeure ma joie » ? Sans doute parce que cela sonnait mieux et que le sens en était plus facile ; mais tellement moins profond ! Nous pensons souvent qu’arranger les histoires les rendent plus jolies. Mais si la vraie beauté n’est autre que la beauté de la vérité, Veritatis Splendor (1), quelle erreur !

Selon les évangiles, Jésus appelait Dieu « mon Père », et même Abba, « papa » en araméen, sa langue maternelle. Souvent, il exulte en rendant au Père le témoignage qu’il l’exauce toujours. Un jour, pourtant, il s’adressera à lui avec des larmes de sang. Il n’empêche : même sous les grandes eaux de la souffrance et de la mort, sa joie de Fils demeurera comme un diamant caché pour un moment.

La source scripturaire de notre foi trinitaire est dans ces paroles inouïes du Seigneur qui résonnent à travers le Nouveau Testament. Cette merveille se décèle déjà dans les textes de l’Ancien qui révèlent leur nouveauté d’être ainsi reconnus, comme le Baptiste tressaillait dans le sein d’Élisabeth à la vue de Marie portant en elle Jésus. C’était sa propre joie que le Fils de Dieu partageait au Précurseur.

L’Esprit Saint de qui Jésus fut conçu dans le sein de la Vierge Marie a comblé la mère de Jean après qu’il fut venu sur celle de Dieu. Alors Marie a exalté le Seigneur, et son esprit exulta en Dieu son Sauveur. L’Esprit Saint est lui-même la joie de l’Évangile qui se répand sur toute chair en accueil du Fils de Dieu sur qui il repose depuis toujours. Que Jésus nous partage sa joie qui est Dieu éternellement !

Père Marc Lambret
(1) 10e encyclique de saint Jean-Paul II