Chronique de Gilles Rebêche du 23 avril 2020
Ce soir c’est la maraude de l’association « L’Etoile d’un soir » qui arpentait les rues de Toulon sous la houlette de Sandrine.
Nous nous sommes rencontrés en fin de soirée devant l’opéra où leur joyeuse équipe de huit maraudeurs et maraudeuses finissait sa tournée après avoir rencontré 55 personnes.
Il n’y avait plus rien dans leur chariot de la bonne soupe de légumes maison, des sandwichs, des pizzas et des Cacolacs prévus pour la soirée. Les sourires étaient au rendez-vous !
Je rentrais d’une rencontre avec Françoise, responsable d’une boulangerie bio, qui après une longue journée venait offrir tous les invendus pour les donner aux nécessiteux.
Je lui ai expliqué le fonctionnement de la plateforme Tabgha où ceux qui ont de la nourriture à donner peuvent le signaler pour que des associations qui en auraient besoin puissent venir les récupérer.
En tant qu’adepte de la Fève, la monnaie locale complémentaire de la région toulonnaise, elle a tout de suite compris l’enjeu de ce modèle coopératif de lutte contre le gaspillage et de promotion du partage initié par nos associations !
La solidarité se doit de rester toujours inventive pour favoriser le lien entre tous et s’adapter à la réalité.
Plus loin au croisement d’une rue je rencontre Bruno flottant entre deux alcools. Comme pour s’excuser ou se justifier il me lance « Comment tu veux pas rechuter avec ce putain de confinement ?.. c’est trop dur ! ». … et juste après c’est Patrick qui m’interpelle. Je le connais. C’est quelqu’un qui vit seul avec une pension d’adulte handicapé : « je suis sorti pour pas péter un câble … j’ai dormi toute la journée parce que j’avais regardé des films toute la nuit, et ce soir je ne veux pas recommencer ! ».
Ce ne sont pas des sans abri, mais dans la nuit ces solitudes qui errent nous rappellent qu’après le déconfinement les initiatives pour recréer du lien social seront prioritaires. Tout un chacun sera le bienvenu !
Gille Rebêche, diacre
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