Chronique de Gilles Rebêche du 21 avril 2020
Ce soir au centre-ville c’est la maraude de l’association « Pas sans toit » qui parcourt les rues de la ville sous une pluie fine.
Vu le nombre de volontaires bénévoles cette équipe refera la tournée vendredi soir.
C’est une vraie joie de passer ainsi des relais pour une meilleure coordination des services de proximité auprès de ceux qui restent le soir à la rue .
Pour les autres jours avec Jean-Mathieu et Amadou nous sommes prêts à nous adapter à un nouveau parcours le temps de la convalescence des Sœurs brésiliennes.
Les équipes autour des hôtels continuent leur vitesse de croisière avec parfois des moments de fête comme l’acceptation de Théo, 18ans, auparavant à la rue et qui a reçu une réponse positive à une épreuve d’entrée militaire où il vient d’être accepté grâce à la ténacité des bénévoles ; par ailleurs plusieurs hébergés ont finalement rejoints des CHRS (centres d’hébergement et de réinsertion sociale), ce qui est une bonne chose !
Autant les chrétiens et les juifs viennent de célébrer la Pâques, autant les musulmans s’apprêtent à entrer dans 48 h dans le mois du Ramadan ! Et là encore comment ne pas s’émerveiller des efforts fait par les uns et les autres pour que ce mois de partage soit offert à tous ceux qui le désirent. Au centre-ville l’imam Mostafa et à la Garde Saïd rivalisent de prévenance pour que les précaires et les pauvres ne soient pas oubliés. Merci à eux !
Les maraudes prennent du sens quand elles ne se contentent pas de distribuer de l’aide alimentaire mais deviennent des équipes mobiles qui rappellent la dignité de tous, une dignité qui a besoin de reconnaissance relationnelle, de respect des croyances de l’autre, et de relais dans la société pour ne pas s’accoutumer à ces discriminations sociales.
Les maraudes ne circulent pas que dans les rues ; elles circulent aussi dans les consciences … et c’est bien ainsi.
Gille Rebêche, diacre
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