Dès les premières générations, les chrétiens se sont réunis en assemblée chaque premier jour de la semaine, chaque Dimanche et ce pour une seule raison : « faire mémoire ensemble de la Pâque du Seigneur ».
Pour l’Eglise apostolique et pour nous aujourd’hui, ce rassemblement autour de l’Eucharistie – manifestation du Corps du Christ – n’est pas la conséquence de l’appartenance au Christ mais la source.
Dans l’impossibilité de nous rassembler dans les églises en cette saison de la COVID 19, c’est dans les maisons que, depuis le carême, nous célébrons le Dimanche comme une Pâque hebdomadaire.
Les règles sanitaires ont aujourd’hui évolué dans cette nouvelle phase dite de « déconfinement ».
Certes nous ne pouvons toujours pas encore nous retrouver dans la grande assemblée mais nous pourrons nous approcher selon certaines conditions du « pain eucharistié » afin de « goûter comme est bon le Seigneur ». Dès les origines, l’Eglise a célébré l’Eucharistie en sachant adapter ses pratiques aux situations et aux conditions qui se présentaient à elle à un moment donnée de l’histoire. Encore aujourd’hui, pour de multiples raisons (politique, isolement …) des communautés ecclésiales de par le monde restent confinées mais malgré cela, vivent de l’eucharistie.
Dans la pratique eucharistique ancienne, attestée par Justin au deuxième siècle, lors de la célébration eucharistique dominicale, au moment de la distribution et du partage du pain eucharistié, une part était réservée à ceux qui, absents, ne pouvaient pas rejoindre l’assemblée[1]. Le témoignage de celles et ceux qui nous ont devancés dans la foi, peut devenir pour nous, encore aujourd’hui, source d’enseignement pour nos pratiques. Ainsi dans la situation qui est nôtre, une part du pain eucharistié peut être confiée par le prêtre, à une personne ayant participé à l’Eucharistie célébrée dans sa communauté. Dans le prolongement de cette célébration, cette personne se hâtera d’apporter le pain eucharistié à la maison où la petite assemblée est réunie pour célébrer une liturgie de communion selon les modalités que nous allons décrire plus loin.
Sans ambiguïté, il est important de souligner qu’il ne s’agit pas ici d’une eucharistie au plein sens du mot, seulement possible si la célébration est présidée par un prêtre. Mais il s’agit bien, et de manière sacramentelle, d’une communion au Corps du Christ, en communion avec toute l’Eglise afin de répondre à l’invitation que le Seigneur nous adresse à chaque eucharistie : « Heureux les invités au banquet du Royaume ».
[1] Justin, 1ère Apologie 67, 2-8