DEMANDEZ CE QUE VOUS VOULEZ
N’êtes-vous pas gênés par l’insistance du Christ à nous dire qu’il suffit de demander pour obtenir ? Notre expérience semble à première vue tellement contraire ! Aujourd’hui : « tout ce que vous demanderez à mon Père en mon nom, il vous le donnera » (Jn 15,16). Dimanche dernier : « demandez tout ce que vous voulez, et cela se réalisera pour vous » (Jn 15,7) ; et encore : « Quoi que nous demandions à Dieu, nous le recevons de lui » (1 Jn 3,22). À quoi bon nous répéter avec une telle insistance ce qui nous paraît une promesse de Gascon ?
Il convient d’abord de resituer chacune de ces phrases, et des autres semblables de l’Écriture, dans leur contexte immédiat : dans tous les cas, il y a une condition de cette réalisation par Dieu de nos désirs. Aujourd’hui : « que vous alliez, que vous portiez du fruit et que votre fruit demeure » (Jn 15,16) ; dimanche dernier : « si vous demeurez en moi, et que mes parole demeurent en vous » (Jn 15,7) ; et encore : « parce que nous gardons ses commandements, et que nous faisons ce qui est agréable à ses yeux » (1Jn 3,22).
En somme, si nous obéissons parfaitement au Seigneur, il accomplit tout ce que nous demandons. Autrement dit, quand nous voulons ce qu’il veut, il le fait. Évidemment, ce n’est pas du tout ce que nous inspire notre désir trop humain de toute puissance, celui de trouver une lampe d’Aladin et d’en faire sortir un génie capable de réaliser nos souhaits quels qu’ils soient. Fort bien, mais alors, encore une fois, à quoi bon nous répéter cette promesse mirifique, si elle revient à l’injonction de conformer notre vouloir à celui de Dieu ?
Sans doute le Seigneur nous indique-t-il ainsi une voie de progrès spirituel. D’ordinaire, nous sommes agités de désirs et de peurs multiples et, au mieux, nous récitons des prières pour obtenir ce que nous espérons et éviter ce que nous redoutons. C’est bien. Mieux encore serait de porter devant lui les mouvements de notre cœur et de le laisser les conformer à sa volonté d’amour, jusqu’à y consentir pleinement. Travaillons donc nos désirs pour en faire une prière « en son nom », et nous serons exaucés.
Père Marc Lambret