« Le Christ, notre Pâque ! » (1 Cor 5,7)

Commentaire sur l’évangile du dimanche (Page 72)

Chaque semaine, quelques pistes de réflexion vous sont proposées autour de l’évangile du dimanche.

 

4ème dimanche de carême  (Jn 9,1-41)

A l’heure où nous sommes confinés pour nous protéger les uns les autres du Coronavirus, la méditation de l’évangile de St Jean nous racontant la guérison de l’aveugle-né a quelque chose d’inédit.

Dès que nous sommes confrontés à un mal difficile à expliquer et qui nous semble totalement injuste, nous sommes enclins à chercher un coupable :

« Est-ce lui qui a péché ou bien ses parents ? » (Jn 9,3)

Jésus nous invite, en premier lieu, à nous débarrasser de ces vieilles questions archaïques ; la recherche d’une logique de culpabilité est vaine et conduit à une impasse spirituelle. Il propose plutôt de déplacer notre questionnement en nous invitant à discerner ce qui peut nous être manifesté de la « gloire de Dieu » à travers cette énigme du mal et de la maladie. Il veut faire « la lumière » sur nos façons de parler de Dieu, de sa bienveillance pour l’humanité, et ainsi nous guérir nous-même de tous nos aveuglements.

Il est plus facile à Jésus de guérir l’aveugle né que de faire sortir des ténèbres de la polémique ses contradicteurs.

Pour guérir l’aveugle né, Jésus prend de la salive et de la terre pour en faire de la boue. La salive est un symbole important en lien avec la Parole, le Verbe. Pour certains peuples, cracher, c’est engager sa parole, et la façon de le faire peut être une alliance ou une insulte. Dans l’évangile, Jésus mêle sa salive à la terre…, c’est comme s’il refaisait le geste du créateur avec Adam, le terreux, à qui il a donné son souffle, sa respiration.

Pour chacun d’entre nous, c’est d’abord une invitation : si tu veux y voir clair dans ta vie, si tu veux apprendre à discerner, laisse-toi faire par la Parole de Dieu, et laisse-la rejoindre le concret de tes préoccupations terrestres. Laisse le Verbe de Dieu prendre chair de la poussière de ton existence, laisse le sécréter en ta bouche une salive qui te redonne le goût de sa Présence pour t’enseigner à revivre en Alliance avec lui.

Nous sommes tous des aveugles nés, et nous avons besoin de croître en discernement pour réaliser que notre guérison dépend autant de notre confiance en Dieu que de la manière dont nous nous prenons nous-même en main (l’aveugle de l’évangile va tout seul jusqu’à la piscine de Siloé). En effet, discerner, guérir, c’est aussi obéir à la mission personnelle que le Christ nous donne:

« Va te laver à la piscine de Siloé » (Jn 9, 11).

Cette injonction nous rappelle notre baptême, notre besoin de conversion permanente, la nécessité de pratiquer des rites en lien avec une tradition communautaire. Cette piscine s’appelle « Siloé » qui signifie « envoyé » : une façon de nous redire qu’obéir au Christ, c’est devenir disciples, missionnaires de sa bonne nouvelle, une bonne nouvelle qui est lumineuse, rayonnante, chaleureuse, créatrice de liens. Elle n’est pas une apologétique, une série d’arguties dogmatiques, un acharnement prosélyte, comme semble le croire dans cette page d’évangile, les témoins de la guérison de l’aveugle né.

Se laisser guérir par le Christ, c’est consentir à le laisser prendre en main nos existences avec toutes leurs infirmités et leurs difficultés à tout comprendre. Se laisser guérir par le Christ, c’est reprendre le chemin de la foi qui progressivement nous permet de le reconnaître comme notre Sauveur, notre Dieu, la Vie de notre vie, la Lumière qui éclaire notre route.

Montons ensemble vers le temps de la Pâque, et faisons de nos confinements ce que Ste Thérèse de l’Enfant Jésus faisait de son carmel : un espace intime de cœur à cœur avec le Seigneur, pour retrouver dans les gestes les plus ordinaires et dans la banalité du quotidien, l’occasion d’être l’Amour au cœur de l’Eglise, un amour capable, même quand il est confiné, de rejoindre les extrémités de la terre. Avec elle, avec l’aveugle né, redisons au Seigneur Jésus : « Je crois »

Diacre Gilles Rebêche – 18 Mars 2020

 

Memento  pour le déroulement de votre Lectio Divina.

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Intentions de prière – 32ème dimanche du temps ordinaire

Ouvre nos yeux au Mystère de ton Royaume ici et maintenant, que nous sachions être au rendez-vous de chaque rencontre que tu ne cesses de susciter à travers nos frères et sœurs, pour témoigner au monde de ta présence.

Nous te confions le déroulement du scrutin pour la présidence des États-Unis d’Amérique. Que tout soit mis en œuvre pour l’unité et la paix du peuple américain.

Nous te confions tous ceux et celles qui, dans les circonstances actuelles, affrontent directement la pandémie et prennent soin des plus fragiles. Qu’ils trouvent les forces nécessaires pour « faire face ». Et que nous soyons avec eux dans des dispositions de prudence, d’aide et de générosité active.

Fais que nous soyons habités d’un profond désir de travailler sans relâche à l’Unité des Eglises ! Que l’écoute commune de Ta Parole nous rassemble au-delà de nos divisions ! Que nous soyons Un pour que le monde croit !

Viens rassembler toute la famille humaine dans la recherche d’un développement durable et intégral. Nous savons que, par ta grâce, les choses peuvent changer.

Nous te confions notre unité de communauté croyante et notre mission de communauté fraternelle : que chrétiens et musulmans en France, avec tous les hommes et femmes de bonne volonté, demeurent des témoins de fraternité, de confiance en ton amour.

En ce temps de confinement où tout rassemblement sera rendu compliqué ou impossible, donne à ton peuple de découvrir la grâce de l’Eucharistie, c’est-à-dire de la Parole qui nous donne d’être corps du Seigneur, pour nous-mêmes et pour la vie du monde.

Pose ton regard de Tendresse et de Pitié sur ta petite Eglise, ici, rassemblée, sur tes enfants, nos Familles, nos Amis, et toutes les personnes confiées à notre prière

Intentions de prière

Dieu de miséricorde, viens consoler tous ceux et celles qui sont en deuil, confrontés à la mort d’un parent, d’un proche, particulièrement ceux qui n’ont pu être présents à leurs obsèques compte tenu de la pandémie. Qu’à la lumière de la fête de tous les Saints, ils soient renouvelés dans l’espérance de la Vie qui ne finit pas. Aie pitié de nous et sauve-nous.

Dieu de miséricorde, nous te confions tous ceux et celles qui, dans les circonstances actuelles, affrontent directement la pandémie et prennent soin des plus fragiles. Qu’ils trouvent les forces nécessaires pour « faire face ». Et que nous soyons avec eux dans des dispositions de prudence, d’aide et de générosité active. Aie pitié de nous et sauve-nous.

Dieu de miséricorde, nous te confions la douleur de nos frères et sœurs de Nice et de toute la communauté de la basilique notre Dame de l’assomption. Viens apaiser tous nos sentiments d’abattement, de tristesse, de peur, et de colère. Aie pitié de nous et sauve-nous.

Dieu de miséricorde alors que la menace terroriste nous frappe si réellement et douloureusement, garde-nous aussi de tous jugements trop rapides, aide-nous à rester des hommes et des femmes de paix et de discernement. Aie pitié de nous et sauve-nous.

Dieu de miséricorde, nous te confions notre unité de communauté croyante et notre mission de communauté fraternelle : que chrétiens et musulmans en France, avec tous les hommes et femmes de bonne volonté, demeurent des témoins de fraternité, de confiance en ton amour. Aie pitié de nous et sauve-nous.

Dieu de miséricorde qu’en ce temps de confinement où tout rassemblement sera rendu compliqué ou impossible, donne à ton peuple de découvrir la grâce de l’Eucharistie, c’est-à-dire de la Parole qui nous donne d’être corps du Seigneur, pour nous-mêmes et pour la vie du monde. Aie pitié de nous et sauve-nous.

Dieu de miséricorde, nous te confions nos communautés, afin que stimulées par l’exemple de tous les saints, elles redoublent d’ardeur et de zèle pour vivre les béatitudes proclamées pour notre Seigneur. Aie pitié de nous et sauve-nous.

Autour de l’attentat de Nice – Quelques messages fraternels

Juste après l’annonce de l’attentat de Nice, de nombreux musulmans effondrés par la nouvelle, ont pris le temps d’envoyer un message de communion, de condoléances, et de compassion à leurs amis catholiques. Quelques-uns de ces messages nous sont parvenus. Ils sont aussi le fruit des Groupes d’Amitié Islamo Chrétienne (G.A.I.C.) mis en place dans le diocèse de Fréjus Toulon depuis 20 ans. Les mettre en lumière sur ce site est une manière pour nous en ce temps de TOUSSAINT de redire notre espérance que la sainteté même de Dieu peut rayonner dans les cœurs de tous les hommes et femmes de bonne volonté quelque-soit leur rapport avec Lui. Puissent ces échanges nourrir notre prière et notre méditation des béatitudes.