« Le Christ, notre Pâque ! » (1 Cor 5,7)

INSÉCURITÉ INSTITUTIONNELLE – 26ème dimanche du TO

INSÉCURITÉ INSTITUTIONNELLE*

L’expression décrit bien l’ambiance dans laquelle se déroule la séquence ouverte par la dissolution de l’Assemblée prononcée au soir de l’élection européenne, le 9 juin dernier. L’incertitude politique a atteint un degré rarement vu depuis l’après deuxième guerre mondiale, ce qui est d’autant plus remarquable qu’aucun conflit armé n’affecte directement le territoire national, et qu’aucune menace de type putschiste ne plane apparemment sur le pouvoir.

L’incertitude entraîne une insécurité politique, économique et sociale, et donc une angoisse collective qui s’exprime dans un bouillonnement médiatique où la réflexion posée disparaît dans le tourbillon des petites phrases aussi définitives qu’assassines. Pourtant, c’est peut- être justement à la peur du pire que nous devrons une relative stabilité du gouvernement étrangement issu des dernières législatives.

À quoi devons-nous la relative stabilité de l’ordre institutionnel qui règne dans l’Église catholique depuis deux mille ans ? Cette question est redoutable, surtout dans les temps actuels de contestation profonde de cet ordre, motivée par les très graves désordres que nous savons. Mais il y a aussi de puissantes raisons sociales et politiques pour penser que de profondes réformes sont nécessaires et urgentes.

Bien sûr, le fondement inébranlable de l’institution ecclésiale est théologal : le Christ en est la pierre de fondation irremplaçable, et l’Esprit Saint ne cesse d’assister les instances et les acteurs du Peuple de Dieu, depuis le Pontife romain jusqu’au dernier des fidèles. Et l’Évangile est notre constitution incomparable : « Celui qui n’est pas contre nous est pour nous », dit le Seigneur aujourd’hui (Marc 9,40).

Père Marc Lambret

*Titre de la chronique d’Anne Lécu, Études, septembre 2024, page 93