« C’est pourquoi je vais l’attirer à moi, je vais la conduire au désert et je parlerai à son cœur…le Seigneur déclare : « Ce jour-là, elle m’appellera “mon mari”, elle ne m’appellera plus « mon Maître »
(Osée 2,16)
« Nous vous le demandons au nom du Christ, laissez-vous réconcilier avec Dieu… Le voici maintenant le moment favorable, le voici maintenant le jour du salut. »
(2 Corinthiens 5,20.)
Le Carême est ce temps de la conversion appelée par St Paul mais aussi (et surtout !) celui de la recherche amoureuse décrite par Osée et le Cantique des Cantiques : « J’ai cherché mon bien-aimé, celui que mon cœur aime… », « Dans la nuit, j’ai cherché Celui que mon cœur aime… ».
Le chant du Carême dans la « Liturgie Chorale du Peuple de Dieu » se fait écho de cette double quête : chercher au-dedans de soi et recevoir ce qui vient du dehors.
André Gouzes lui donne une couleur particulière en puisant à pleines mains dans les tons et les textes de la tradition liturgique orthodoxe, mais pas seulement : Les chorals de l’Eglise Réformée et la tradition grégorienne occidentale y ont une part non négligeable (même si elle est moins visible à première vue).
Le ton musical général n’est volontairement pas expansif (même s’il est parfois solennel ou enlevé), en utilisant très souvent des tonalités mineures propices à la méditation mais surtout pas au dolorisme.
En osant un parallèle pictural, il s’agit de chanter le Carême en « demi-teinte », en transparence, mais en souplesse, avec élan, même et surtout quand les chants parlent de conversion.
L’office choral (même si on est seul !) est un moment de prière en communion avec les frères et sœurs présents ou absents. C’est la prière de l’Eglise et nous louons ENSEMBLE le Verbe.
Ce n’est pas le lieu de la piété personnelle (chaque chose en son temps) qui risque d’alourdir singulièrement le rythme de nos offices. Au moment de la Vigile, des Complies ou des Laudes, nous célébrons déjà, encore et toujours le Christ qui est NOTRE Résurrection et NOTRE Vie!
Les textes des frères André Gouzes, Daniel Bourgeois et Jean-Philippe Revel nous sont une véritable catéchèse nourricière pour traverser ce temps de la quête amoureuse avant la rencontre révélée de « l’Amour fou du doux Sauveur » (Chant du Stabat Mater, « Elle est debout près de la Croix » du Vendredi Saint) qui s’offre par amour sur la Croix et viendra nous prendre par la main par amour dans le Jardin de la nuit de Pâques.
Dans le schéma d’offices domestiques que nous proposons, nous avons choisi de commencer les offices par la prière attribuée à Saint Ephrem le Syrien (IVe s.) dans une adaptation française sur un ton byzantin. Les chrétiens d’Orient la chantent au début de tous les offices du Grand Carême et nous nous associons à leur louange par ce chant ainsi que par des extraits du grand « Canon de Saint André de Crète » (VIIe – IXe s.) pour les offices de Laudes : deux joyaux de notre grande tradition commune qui sont offerts à notre méditation.
Dans les répons, nous avons délibérément choisi de laisser tous les couplets. Il ne faut pas forcément les chanter tous à la suite, même s’ils sont conçus comme un tout. Nous suggérons d’en prendre quelques versets chaque jour durant toute la semaine (aux complies par exemple ou avant le repas ou à tout autre moment opportun) afin que leur enseignement nous nourrisse et nous enrichisse entre les deux dimanches.
« Voici l’Epoux qui vient, allons à sa rencontre ! »